"Il était une ville" de Thomas B. Reverdy.
C'est avec un roman de Thomas B.
Reverdy que j'entame cette rentrée littéraire 2015, avec pas moins
de 589 nouveautés sur les tables des librairies. Le choix est
difficile mais certains titres savent attirer l'attention, et c'est
le cas avec «Il était une ville». C'est une jolie surprise de 250
pages qui saura capter votre intérêt dès les premières lignes.
Nous nous retrouvons dans les rues
désertes de l'ancienne grande ville de Detroit aux Etats-Unis, vouée
à la destruction lente et inexorable d'un abandon brutal. Lézardée
par la crise financière de 2008, la métropole se fissure de
partout, ses bâtiments s'écroulent sur eux-mêmes, les habitants
fuient ses longues avenues éteintes. C'est le paysage apocalyptique
d'une ville fantôme, et pourtant, quelques habitants y trouvent
encore la force de surmonter cette banqueroute générale, notamment
une bande de gosses des rues et un employé français fraîchement
débarqué dans un immeuble abandonné pour essayer de relancer une
entreprise internationale. C'est dans ce contexte misérable que
s'ouvre et se termine le roman, et l'auteur parvient à faire
renaître de ces ruines funestes une formidable vitalité.
Les personnages sont profondément
attachants et parcourent des paysages détruits au charme
insoupçonné, subtilement décrits par l'auteur dont la plume est
gorgée de délicatesse et d'images poétiques. Cet homme paumé et
ces enfants sauvages vont mener des existences parallèles qui
finiront bien par se croiser et donner à cette histoire perdue
d'avance l'éclat d'un éternel élan vers la vie.
Un bien joli roman.
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